L’étreinte
Qu’elle soit amoureuse
Ou simplement affectueuse
N’est plus d’actualité
Le câlin
D’un enfant à sa mère
D’une sœur à un frère
N’est plus spontané
Les mains posées sur une vitre
Marquent la distance pénible
Qu’il nous faut respecter
Les larmes d’une grande mère
Émeuvent la France entière
Et nous font pleurer
Retrouverons nous un jour
Ce qui nous fait vivre ?
Ces sensations toujours
Qui nous font vibrer ?
Mes souvenirs s’évadent,
Moi qui pensait les avoir bien enfermés
Je sens bien que tout se délite
Mais je vis dans les méandres de ma pensée
Au pressé, au passant,
Au passé, au présent
Point de futur que l’usure,
Qui toujours me dévore,
M’assaille et me rattrape.
Voilà maintenant que je suis enfermée
À la place de mes souvenances
Je ne sais plus ce que je suis
Je ne suis plus ce que je fus
Et dans cette chambre condamnée,
Je suis perdue, déboussolée
A qui confier mon désarroi ?
Qui pourra entendre mes tracas ?
Soudain, quelqu’un que je ne connais pas
M’emmène vers la fenêtre d’une douce voix
Des gens chantent et se font poètes
Serait-ce pour nous conter fleurette ?
Il y a aussi cet ustensile
J’ai le mot sur la langue
Vous savez, avec des touches noires et blanches
Dans cette gentille drôlerie
Je repense à ces après midi
Où, près des miens je me trouvais
Dans la joie de la maisonnée
Je chante au milieu de tous réunis
Des airs de Brel, de Piaf aussi
Une jeune demoiselle je suis
Qui danse dans les rues de Paris
Voici mon accompagnateur
Au piano il joue presque par cœur
J’ai trouvé ce mot qu’il me manquait !
Mais, que font là ces gens masqués
Ils reviendront, ont-ils promis
D’un ton joyeux, ils sont repartis
C’est le village entier mobilisé
Qui prend soin de ses aînés